Alassane Ouattara présente l’avant-projet de la nouvelle Constitution à l’assemblée nationale
6 octobre 2016Alassane Ouattara a fait, mercredi 5 octobre, son grand oral à la Chambre des députés pour soumettre à l’approbation de ces derniers l’avant-projet de la nouvelle Constitution. Ils auront environ une semaine de travail pour examiner et, si nécessaire, apporter des amendements au texte qui leur a été soumis.
Le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a ouvert cette session qu’on peut qualifier d’historique, saluant la présence conjointe du président Alassane Ouattara, mais aussi de l’ex-chef de l‘État, Henri Konan Bédié, qui revenait dans un endroit qui lui était habituel, car il était ancien président de l’Assemblée sous Houphouët-Boigny. Guillaume Soro a souligné d’entrée de jeu qu’Alassane Ouattara était le troisième chef d’État en exercice à choisir la tribune de la Représentation nationale pour s’adresser au peuple ivoirien : à l’instar de Félix Houphouët-Boigny en 1960 et 1965, Henri Konan Bédié en 1999 et aujourd’hui Alassane Ouattara. Guillaume Soro renchérit en ces termes : «Les députés se sentent honorés de cette marque de considération qui rehausse et renforce le prestige de leur Institution».
Le président du Parelement ivoirien, dans un langage métaphorique, a précisé le lien spirituel qui liait Alassane Ouattara au père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny, qu’il présente dans son discours comme «président fondateur». Avant d’évoquer Alassane Ouattara et de le désigner comme le «président réformateur» sous les ovations nourries des parlementaires.
Prenant à son tour la parole, le chef de l’État ivoirien a d’emblée salué le travail accompli par les députés durant la législature qui s’achève puis répondu à Guillaume Soro qui dans un langage détendu déclarait : «Qu’est-ce que le temps passe vite! Ainsi donc, nous voici à la fin de notre mandat de député de la nation, nous voici déjà à quelques jours de notre mise en chômage collectif!» Pour détendre à son tour l’atmosphère, Alassane Ouattara leur a lancé : «Vous n’êtes pas encore en chômage, vous avez encore une tâche ardue à remplir.»
Abordant l’axe essentiel, le chef de l’État ivoirien a présenté aux députés les grandes lignes de l’avant-projet de la nouvelle Constitution devant consacrer l’avènement de la 3ème République. L’objectif de ce projet, a martelé Alassane Ouattara, «est de doter la Côte d’Ivoire d’un acte constitutionnel plus moderne respectant les droits et devoirs de tous les citoyens». Ouattara, qui a égrené par la suite les principaux axes majeurs du futur contrat social, annonce a fortiori la création d’un poste de président du Sénat qui, selon lui, a été introduit dans la nouvelle mouture de la Constitution afin de résoudre définitivement la question de la vacance de pouvoir. Le vice-président sera élu à l’instar du chef de l’État au suffrage universel direct dans un ticket gagnant comme aux États unis. S’agissant du Sénat, la seconde Chambre du Parlement, Alassane Ouattara a indiqué qu’il tire son importance dans sa mission qui consistera à appuyer les initiatives des collectivités locales. Il a rassuré les députés de la prééminence de leur institution dans l’activité législative.
Pour le chef de l’État ivoirien, l’avant-projet de la Constitution soumis à l’examen des députés reprend intégralement les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, tel que recommandé par les accords de Linas-Marcoussis datant de 2003. Le mandat du président de la République est de 5 ans renouvelable une fois, pareil pour le vice-président. «Le temps est venu de décider ce que nous allons léguer à nos enfants», a lancé le président ivoirien pour justifier le caractère prospectif et pérenne de l’avant-projet de la Constitution.
Dans son adresse de bienvenue au chef de l’État, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a réaffirmé le «soutien» du Parlement ivoirien au président Alassane Ouattara «dans la conduite des réformes»…