Après dix ans d’absence, Laurent Gbagbo de retour ce jeudi au pays
17 juin 2021Trois mois après son acquittement définitif de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo est attendu ce jeudi 17 juin 2021 à Abidjan.
L’avion en provenance de Bruxelles, un vol régulier, doit atterrir à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan à 15H45 mn. M. Gbagbo revient, selon ses proches, sans esprit de vengeance, mais vraisemblablement pour œuvrer à la politique de « réconciliation nationale » amorcée par le gouvernement.
Laurent Gbagbo, qui a dirigé le pays pendant dix ans jusqu’en 2011, sera accueilli au pavillon présidentiel à l’aéroport, comme l’a proposé le Président Alassane Ouattara qui au nom de la « réconciliation nationale », a autorisé le retour du président fondateur du Front populaire ivoirien (FPI). Un geste salué par ce parti.
A son arrivée à l’aéroport d’Abidjan, il sera accueilli par un nombre très restreint de personnalités très proches dont Assoa Adou. Ensuite, aux alentours de 16H30mn, Laurent Gbagbo prévoit de s’adresser à la nation. Après cela, il se rendra au siège du FPI à Cocody où il rencontrera les militants qui feront le déplacement.
Il est également prévu une rencontre avec le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Henri Konan Bédié. Une rencontre qui se tiendra probablement à Daoukro.
Né le 31 mai 1945 à Gagnoa, Laurent Gbagbo est un historien, écrivain et homme d’État ivoirien, président de la République du 26 octobre 2000 au 11 avril 2011. Fondateur avec son épouse Simone Ehivet du parti de gauche FPI, il est un opposant historique à Félix Houphouët-Boigny.
Il est élu à la tête de la Côte d’Ivoire en 2000 face au président sortant, Robert Guéï. Son mandat est marqué pendant plusieurs années par une crise politico-militaire.
À l’issue de l’élection présidentielle de 2010, qui devait se tenir en 2005 mais qu’il a repoussée à plusieurs reprises, il est donné battu par Alassane Ouattara par la Commission électorale indépendante mais est déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel.
Il refuse de quitter le pouvoir, ce qui entraîne une crise politico-militaire de plusieurs mois alors que la victoire de son adversaire est reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale. Il est finalement arrêté le 11 avril 2011.
Incarcéré auprès de la Cour pénale internationale, à La Haye (Pays-Bas), il est acquitté en 2019.
Ses adversaires estiment toujours qu’il a précipité son pays dans le chaos en refusant sa défaite face à Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. Ce refus avait provoqué une grave crise post-électorale, pendant laquelle quelque 3 000 personnes ont été tuées. C’est pour ces violences que M. Gbagbo avait été arrêté en avril 2011, d’abord détenu dans le nord de la Côte d’Ivoire, puis transféré fin 2011 à la CPI.
Dans la foulée de son acquittement et au nom de la « réconciliation nationale » dans un pays meurtri par les violences politiques et ethniques depuis plus de vingt ans, Alassane Ouattara avait donné son feu vert au retour de Laurent Gbagbo, assurant qu’il bénéficierait des avantages dus aux anciens présidents.
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