Economie: Le dernier rapport Coface dans 6 régions du monde
24 juillet 2016RÉVISION DES ÉVALUATIONS SECTORIELLES DANS 6 RÉGIONS DU MONDE
DES RISQUES SECTORIELS TOUJOURS EN HAUSSE DANS LES ÉMERGENTS
- Une disparité encore marquée selon les régions : 5 des 6 déclassements interviennent dans le monde émergent
- En Europe la consommation dynamique des ménages profite à de nombreux secteurs
- La santé des secteurs britanniques se dégrade et demeure suspendue aux décisions post Brexit
AU MOMENT OÙ L’ÉCONOMIE EUROPÉENNE SE REDRESSE, DES PROBLÉMATIQUES POLITIQUES ÉMERGENT
Le regain de la consommation privée est à l’image d’une confiance retrouvée pour les ménages et les entreprises en Europe de l’ouest. Grâce à cela, le secteur des TIC est reclassé en risque faible, comme celui de l’automobile (à la fois en Europe de l’Ouest et en Europe centrale et orientale). Les immatriculations en hausse profitent aux constructeurs mais aussi aux entreprises du secteur de la métallurgie (l’automobile pèse pour 12% du secteur et la construction 50%), qui reste à un niveau de risque élevé mais son évaluation est améliorée. La timide embellie constatée en début d’année pour le secteur de la construction se confirme et la croissance des permis de construire dans la région (de 35% en Espagne, 12,5% en Allemagne, 7,6% en France en moyenne annuelle en mars) permet de reclasser le secteur en risque moyen.
Malgré cette dynamique positive de la consommation des ménages, le textile-habillement souffre en revanche d’une concurrence interne accrue : le segment moyen de gamme de la filière est mis à mal par des grands groupes européens.
Alors que la dynamique dans la région reprenait des couleurs, trois secteurs sont à surveiller au Royaume-Uni après une rupture annoncée avec l’Union européenne. A court terme, la construction (6,1% du PIB) devrait être pénalisée par l’augmentation des prix des intrants due à la dépréciation de la livre. D’éventuelles barrières à l’entrée pourraient également pénaliser deux types de biens parmi les plus exportés que sont la pharmacie (7,8% des exportations) et l’automobile (11,3%).
BASCULEMENT ENTRE ÉMERGENTS ET PAYS DÉVELOPPÉS
L’Amérique latine continue d’afficher le niveau de risque le plus élevé : les secteurs de l’énergie, de la métallurgie et de la construction restent en risque maximum (risque très élevé). Seule bonne nouvelle, le Brésil, comme de nombreux pays d’Amérique latine, connaît des avantages comparatifs dans la fabrication de pâte à papier renforcés par l’affaiblissement du real en 2015 face au dollar (-47%). Sur les cinq premiers mois 2016, les exportations brésiliennes ont bondi de 10% entraînant une diminution des risques dans le secteur du papier-bois, reclassé en risque moyen.
Par ailleurs, le secteur de la santé demeure le moins risqué au monde parmi les 12 étudiés par Coface. Malgré un contexte mondial difficile, il profite de l’augmentation de la demande de soins dans les émergents et d’un modèle basé sur le remboursement dans les économies avancés qui incite les entreprises à investir. Cette forte profitabilité constatée en Amérique du nord nous incite à reclasser le secteur de la pharmacie en risque le plus faible. Toutefois, la croissance américaine en 2016 s’essouffle (1,8%) et les ventes au détail ralentissent, reflétant une consommation qui se bride. Le secteur du textile-habillement est affaibli par ce ralentissement est a été déclassé en risque élevé en Amérique du Nord.
LES RÉGIONS DÉPENDANTES DU PÉTROLE À REBOURS DU RESTE DU MONDE
Même si on observe une tendance économique à la consolidation certaines régions hébergent des secteurs très sinistrés.
Au Moyen-Orient qui, en plus d’être majoritairement exportateur de pétrole, adopte des politiques de rigueur néfastes aux autres secteurs, les activités liées à la dynamique de la consommation privée sont pénalisées. En cause, la hausse des prix du pétrole qui a engendré une baisse des subventions à la pompe. C’est le cas des secteurs de l’automobile, de l’agroalimentaire, de la distribution et du textile-habillement, tous les quatre déclassés en risque élevé.
Les politiques de coupe de dépenses publiques ont aussi des effets dans les pays d’Asie émergente, notamment sur le secteur de la construction où les entreprises ont des niveaux d’endettement record dus aux retards de paiements accrus enregistrés de la part de leurs clients. Le secteur est donc déclassé en risque très élevé. Cependant, l’agroalimentaire tire son épingle du jeu et progresse grâce à un léger rebond des prix des matières premières agricoles.