Les avocats de l’Etat formels: «Guillaume Soro sera jugé par contumace le 28 avril prochain«
24 avril 2020de suspendre le mandat d’arrêt émis contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Et aussi de surseoir à l’exécution des mandats de dépôts décernés contre les 18 autres personnes qui lui sont proches.
Me Abdoulaye Ben Meité, l’un des membres du conseil de l’État ivoirien a qualifié, hier, d’incompréhensible cette décision de la Cadhp au cours d’une conférence de presse à la Maison de la presse au Plateau. Pour lui donc : «Cette décision est un coup d’épée dans l’eau.’’ Dans cette veine, il a fait savoir que « son exécution relève d’une décision politique. Et qu’il appartient donc à l’État d’apprécier son exécution ». Se voulant plus clair, il a déclaré : « Nous prenons acte de cette décision qui, ainsi que la Cour l’indique expressément, « pour lever toute ambiguïté… est de nature provisoire et ne préjuge en rien les conclusions que la Cour formulera sur sa compétence, la recevabilité et le fond de la requête introductive d’instance ».
Développant son idée, Me Abdoulaye Ben Meité a expliqué que Guillaume Soro fait l’objet d’un mandat d’arrêt introduit par un juge d’instruction qui a d’ailleurs été dessaisi de l’affaire au profit du tribunal correctionnel d’Abidjan. C’est cette juridiction, à l’en croire, qui jugera, le 28 avril 2020, ce dernier pour recel de détournement de biens publics. « Toute chose sur laquelle l’ordonnance entreprise par la Cour africaine reste évidemment sans aucune incidence », a-t-il clarifié.
Parlant des 18 autres personnes concernées dans cette affaire, Me Abdoulaye Ben Meité a soutenu que chacune d’elle fait l’objet de poursuites individuelles. La Cour pouvait-elle valablement rendre à leur égard une décision collective ? s’est-il interrogé. Mieux, pour lui, par quel mécanisme peut-on surseoir à « l’exécution d’un mandat de dépôt déjà exécuté, étant entendu que le mandat de dépôt est l’ordre donné au régisseur d’une maison d’arrêt donnée de recevoir et de détenir une personne jusqu’à ce qu’il soit autrement ordonné par l’auteur de cet ordre ? ».
Il a indiqué que ses pairs et lui s’interrogent sur les motivations de cette décision rendue par la Cour africaine.
Son collègue, Patrice Gueu, a tenu à préciser que cette décision n’est d’ailleurs que provisoire. Par conséquent, aucune injonction n’est faite à l’État de l’exécuter immédiatement. Des journalistes présents se sont interrogés sur l’attitude des avocats de l’État qui ont salué récemment une décision de la Cadhp concernant la Cei et qui aujourd’hui conteste celle relative à Guillaume Soro et ses proches. Pour Me Meité, l’institution en charge d’organiser les élections était déjà installée et avait même commencé à travailler. « Par conséquent, la Cour ne pouvait que trancher en faveur de notre client qu’est l’État », a-t-il justifié.
Me Koné Mamadou et Me Samassy Mamadou étaient les deux autres avocats de l’État présents à la conférence de presse.