Procès en assise: Simone Gbagbo condamnée à 20 ans de prison
10 mars 2015L’ex-Première dame de la Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a été condamnée mardi par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour « attentat contre l’autorité de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public », lors de la crise post-électorale de 2010 qui a fait au moins 3000 morts dans le pays.
Les juges ont rendu leur verdict mardi au petit matin après près de 10 heures de délibération.
Le parquet général avait requis 10 ans de prison ferme contre l’ex-Première dame âgée de 65 ans.
Outre Mme Gbagbo, les généraux Brunot Dogbo Blé (ex-commandant de la Garde Républicaine) et Vagba Faussignaux (ex-commandant de la marine nationale) écopent également de 20 ans de prison pour les mêmes motifs.
Michel Gbagbo, fils de l’ancien président Laurent Gbagbo et le vice-président du Front populaire ivoirien (FPI), Aboudrahamane Sangaré et l’ex-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Philippe Henri Dacoury-Tabley, sont condamnés à cinq ans de prison et cinq ans de privation de leurs droits civiques pour « trouble à l’ordre public et coalition de fonctionnaires ».
Le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis.
La peine est couverte par les deux ans de détention provisoire dans une prison au Nord du pays.
Pascal Affi N’guessan est contesté au sein de son parti où une frange a désigné jeudi Aboudrahamane Sangaré comme président.
L’ancienne présidente des « femmes patriotes », Geneviève Bro Grégbé, a été condamnée à 10 ans de prison et cinq ans de privation de ses droits civiques.
L’ex-Premier ministre, Aké N’gbo, les anciens ministres Désiré Dallo, Kata Kété, Danielle Boni Claverie, Christine Adjobi et Alcide Djédjé ont écopé de 24 mois de prison avec sursis à l’exécution de l’emprisonnement.
Simone Gbagbo et 82 autres personnalités de l’ancien régime étaient poursuivies devant la Cour d’assises d’Abidjan pour leur rôle dans la crise post-électorale née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Le procès a débuté fin décembre.
Dans le droit ivoirien, la procédure d’appel n’existe pas pour des condamnations en assises.
Source: Xinhua